Nous avons pu constater une augmentation
inquiétante, jusqu'à nos jours, de la teneur en nitrates et en
phosphates dans les eaux naturelles. Bien qu'une prise de
conscience ait permis de lutter contre ces formes de pollution, les
résultats ne se sont pas encore réellement faits ressentir.
En effet, la majorité des agences de
bassins a pris des dispositions afin d'éradiquer les excès
d'engrais et autres déchets azotés. La mesure " pollueurs-payeurs
" a sans doute permis de limiter les rejets ( excepté pour
ceux qui voient là, une formule permettant d'avoir bonne conscience
d'épandre des tonnes d'engrais, de lisiers ou de rejeter des déchets
industriels, dès lors qu'ils ont payé ).
Mais le grand problème abordé précédemment, résulte du temps
très long de parcours jusqu'à la nappe phréatique.
Ainsi, il a un décalage entre les efforts réalisés pour
diminuer la pollution des nitrates et le résultat sur la qualité
de l'eau. Le danger éventuel serait de relâcher ces efforts
sous prétexte que le taux de nitrates diminue et revient à un taux
acceptable, car ce résultat sera celui de plusieurs années précédentes.
Les mesures prises aujourd'hui ne porteront leurs fruits que dans
une dizaine d'années.
D'autre part, pour lutter contre la
pollution des phosphates, des traitements dans les stations
des eaux sont également réalisés avant le rejet dans les rivières,
bien qu'il n'existe pas un taux restrictif en phosphates pour définir
la potabilité d'une eau. Mais l'équipement généralisé des
stations d'épuration est difficile et long à mettre en route.
Le fait que les phosphates ne nuisent pas à notre santé, peu de
mesures sont prises à ce niveau. Nous avons pourtant pu voir les
effets préoccupants du phénomène d'eutrophisation, avec
pour conséquence le dérèglement du cycle biologique qui
s'accompagne de la disparition de certaines espèces (
consommateurs du 1er et 3ème ordre ). Les populations dans les eaux
naturelles deviennent certes plus denses, mais moins variées.
Un des moyens les plus efficaces pour lutter contre cette forme de
pollution serait de diminuer les sources principales de
phosphates. A ce sujet, une campagne anti-phosphates a été
lancée par six agences françaises de l'eau. Elles ont appelé les
consommateurs à éliminer les phosphates des lessives. Les
agences précisent que l'élimination des phosphates dans les
lessives permettrait de diminuer de moitié les rejets de
phosphates domestiques. Actuellement les teneurs en phosphates dans
les lessives sont limitées à 20%. Une solution serait de remplacer
les phosphates par d'autres molécules ayant de bonne qualité
au niveau du lavage.
Mais comme pour les nitrates et les
phosphates, il faudrait prendre du recul pour voir si plusieurs années
après, il n'existerait pas une nouvelle forme de pollution.
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